Les personnes âgées fragiles et vulnérables sont plus nombreuses qu’on ne le pense et la crise sanitaire n’a fait qu’accélérer la tendance. En effet, les conséquences du confinement sur les seniors isolés ont été largement ressenties. Selon un rapport publié par l'association Les Petits frères des pauvres en juin 2020, 720 000 personnes âgées n'auraient eu aucun contact avec leur famille durant le confinement, et 650 000 personnes âgées n’auraient trouvé personne à qui parler. Des chiffres pour le moins alarmants.
Personnes âgées fragiles et vulnérables : quelques généralités
Commençons par définir la notion de fragilité chez les personnes âgées. Il s’agit d’une situation dans laquelle une personne âgée se retrouve soudainement ou progressivement, avec la prise de conscience des premiers signes liés au vieillissement. Un état de fragilité et de vulnérabilité est généralement associé à des difficultés à effectuer des tâches du quotidien. La personne peut sombrer dans la dépendance, la perte d’autonomie, voire faire l’objet d’un syndrome de glissement. Ce syndrome clinique ne doit donc pas être pris à la légère, d’autant plus lorsque l’on sait que la France devrait compter environ 23,6 millions de personnes de plus de 60 ans, dont 12 millions de plus de 75 ans et 5 millions de plus de 85 ans d’ici 2060, selon l'Insee.
Les personnes âgées fragiles et vulnérables sont la plupart du temps isolées ou mal accompagnées. Bon nombre d’entre elles sont même en situation de « mort sociale » : elles n’ont plus aucun contact avec personne. Cette solitude extrême des personnes âgées a évidemment des conséquences sur la santé, tant d'un point de vue psychologique que physique : multiplication des chutes à domicile, altération des fonctions cognitives, malnutrition, dégradation du sommeil, augmentation du risque de maladies cardiovasculaires, etc.
Détecter les signes de fragilité des personnes âgées
Détecter les signes de fragilité chez ces personnes âgées est un enjeu de taille. Plus les symptômes de la perte d’autonomie sont détectés tôt, plus il est possible d’agir rapidement et de les accompagner efficacement. La dépendance peut tout d’abord être assimilée à certaines pathologies, comme la perte de l’acuité visuelle (malvoyance). Celle-ci peut conduire à une conduite maladroite voire dangereuse, à des chutes à répétition, à des difficultés pour composer un numéro de téléphone, à remplir ses papiers… La personne âgée peut vite tomber dans un cercle vicieux.
La baisse de l’audition peut également déclencher une soudaine vulnérabilité. Le fait d’éprouver des difficultés à entendre oblige le senior à faire répéter ses interlocuteurs, à visionner la télévision avec le volume poussé au maximum et à participer de moins en moins à la conversation. Les risques de repli sur soi et d’isolement social sont très importants. Pour détecter les signes de fragilité chez les personnes âgées, il faut aussi prêter attention à d’autres situations, comme une perte de poids, des douleurs chroniques, une irritabilité plus prononcée que d’habitude, des troubles de la mémoire, de l’équilibre ou de la marche.
A côté de cela, pour mesurer le degré de dépendance d'une personne, une grille nationale a été mise en place. Il s’agit de la grille AGGIR (Autonomie, Gérontologie, Groupes Iso-Ressources). Cette dernière permet d’évaluer les capacités d’une personne âgée à accomplir des activités corporelles, mentales, domestiques et sociales (faire sa toilette, s’habiller, se déshabiller, se servir et manger, se lever et se coucher, gérer ses affaires, reconnaître la valeur monétaire des pièces et des billets, etc.). En fonction de cette évaluation et de son degré d’autonomie, la personne âgée est classée dans un groupe iso-ressources (Gir). Il en existe 6.
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Améliorer la situation des personnes âgées
fragiles et vulnérables : un véritable enjeu
Il est possible d’améliorer la situation des personnes âgées fragiles et vulnérables, et de retarder au maximum leur entrée dans un état de dépendance.
Adapter son quotidien à son handicap ou sa fragilité
Pour commencer, les personnes âgées fragiles et vulnérables ont la possibilité de s’équiper d’aides techniques favorisant leur mobilité : fauteuil releveur, chaussures adaptées, canne, déambulateur, fauteuil roulant, lit médicalisé… En cas de handicap plus important, et pour faciliter leurs déplacements, elles peuvent demander l’installation de planches ou de ceintures de transfert.
Aménager son logement
Adapter son logement à la perte d’autonomie est une des premières choses à faire, le but étant de limiter le risque d’accident domestique. Par exemple, il est conseillé de veiller à éclairer suffisamment les pièces de vie, à se débarrasser des fils électriques et autres câbles qui traînent au sol, ainsi que des tapis. Il peut aussi être intéressant de transformer sa salle de bain en salle d’eau (baignoire en douche) et d’y installer un revêtement de sol antidérapant pour éviter les chutes. De nombreux aménagements sont possibles.
Installer une téléassistance à domicile
La sécurité des seniors à domicile est indispensable pour bien vieillir chez soi. Ainsi, il est fortement recommandé de souscrire un contrat de téléassistance. Un dispositif de téléalarme permet aux personnes âgées de lancer une alerte à tout moment en cas de chute ou d’accident domestique, grâce à un simple bip porté au poignet ou en tour de cou. En effet, si les bénéficiaires viennent à tomber ou pour toute demande d’aide, ils peuvent joindre un centre d’écoute 24h/24 et 7j/7, qui est en mesure de prévenir les proches ou les secours rapidement en fonction de la gravité de la situation constatée à distance.
S’équiper de technologies domotiques
Pour simplifier leur quotidien, les seniors sont de plus en plus friands de technologies domotiques, comme les dispositifs d’ouverture et de fermeture centralisées des volets, l’éclairage à détection de présence, les détecteurs de fumée, les visiophones… Les solutions domotiques sont variées et peuvent être pilotées à distance (comme le chauffage). Certaines sont même capables d’envoyer des alertes automatiques lors de la détection de scénarios de vie anormaux (comme l’absence d’ouverture du réfrigérateur).
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Maintenir le lien social
Il est important que les personnes âgées fragiles et vulnérables soient accompagnées au quotidien. Le lien social revêt tout son intérêt. Celles-ci peuvent participer à des initiatives de quartier, à des ateliers organisés sur leur territoire, ou demander à bénéficier de visites de convivialité si elles préfèrent rester chez elles. Il peut aussi être intéressant de solliciter les services d’une dame de compagnie ou d’une aide à domicile, afin de maintenir des liens avec des personnes de l’extérieur.
Entretenir son corps… et son esprit !
L’autonomie personnes âgées fragiles et vulnérables passe enfin par la forme et le tonus. Miser sur les émotions positives, sur une bonne hygiène de vie, entretenir son activité cérébrale, pratiquer une activité sportive adaptée… Autant de petites astuces à mettre en pratique !
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