L’intelligence artificielle (IA) concerne aujourd’hui tous les secteurs d’activité, y compris l’aide aux personnes âgées en perte d’autonomie et la téléassistance. Dans un contexte de vieillissement global de la population, l’utilisation des technologies intelligentes revêt un véritable enjeu. Décryptage.
Avant de parler de téléassistance, qu’est-ce que l’intelligence artificielle ?
Définition de l’intelligence artificielle
L’intelligence artificielle est un ensemble de techniques visant à simuler l’intelligence humaine, via la création d’algorithmes et l’utilisation de données massives (« big data » en anglais). Via l’IA, il est possible de répéter des capacités intrinsèquement humaines, comme la créativité, le raisonnement ou encore la planification.
Avantages et inconvénients
Il s’agit d’un concept disruptif qui commence peu à peu à modifier nos modes de vie, et ce en profondeur. L’intelligence artificielle crée en effet de nombreuses opportunités économiques, ouvrant de nouvelles perspectives d’emplois et d’amélioration du niveau de vie global. Cependant, comme toutes les révolutions majeures, un temps d’adaptation est nécessaire et l’IA se heurte encore à certains obstacles (questionnements sur les algorithmes, la sécurité des données, le manque de cadre juridique…). Dans un rapport sur l’intelligence artificielle appliquée à la santé (2021), l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) impose d’ailleurs plusieurs grands principes à respecter : protéger l’autonomie de l’être humain, promouvoir le bien-être et la sécurité des individus ou encore garantir la transparence, l’inclusion et l’équité.
Prise en charge des personnes âgées : quelles sont les possibilités offertes par l’intelligence artificielle ?
Bon nombre d’entreprises travaillent actuellement sur des systèmes d’intelligence artificielle pouvant améliorer l’autonomie des personnes âgées, notamment en matière de santé (télémédecine, outils d’aide à la décision, au diagnostic, télésurveillance, téléassistance, gestion du parcours de soin, robotique…). Les objets intelligents peuvent également permettre de rompre l’isolement social, par exemple via les robots compagnons ou les « chatbots » (agents conversationnels en français). Les machines sont non seulement programmées pour simuler une conversation avec les personnes âgées, mais aussi pour leur rappeler l’heure à laquelle prendre leurs médicaments, les rendez-vous importants, ou encore pour enregistrer des conversations afin que les seniors ne les oublient pas.
A côté de cela, l’intelligence artificielle arrive dans un contexte où le manque de personnel soignant et aidant les personnes âgées est alarmant. Les technologies peuvent ainsi apporter leur soutien en jouant le rôle d’assistant médical (surveiller un patient, donner une alerte ou rappeler l’heure d’un traitement). L’idée n’est pas de remplacer l’intervention humaine mais d’alléger les tâches du personnel déjà surchargé de travail.
Intelligence artificielle et personnes âgées : et la téléassistance dans tout cela ?
Il y a peu de chances que la téléassistance échappe à cette grande révolution qu’est l’intelligence artificielle. On le voit déjà avec l’essor des capteurs automatiques de chute, des montres connectées, des systèmes de géolocalisation ou encore du matériel domotique, qui constituent de véritables alliés pour les personnes âgées. Il n’a fallu que quelques années pour que la téléassistance devienne « intelligente ». Auparavant, les équipements se limitaient aux traditionnels médaillons d’appel, portés en tour de cou. Désormais, le visage de la téléalarme a changé, grâce aux efforts portés sur le design et l’esthétisme des produits, mais également grâce aux progrès technologiques.
Pour ce qui est de la téléassistance, les progrès de l’intelligence artificielle devraient surtout concerner les systèmes capables d’analyser les habitudes des personnes âgées à leur domicile et de déclencher automatiquement des alertes en cas de mouvement inhabituel (chute, malaise…) ou d’un changement du rythme de vie (déambulation nocturne, sortie du logement, absence de retour dans le logement, température anormale…). Il est probable que ce type de dispositif se démocratise dans les foyers et devienne la norme dans les années à venir.
L'innovation dans ce domaine est constante. Il est aujourd’hui envisageable de surveiller une multitude de paramètres (fréquence cardiaque, pression sanguine systolique et diastolique, fréquence respiratoire, température corporelle…). D’autres dispositifs pourraient évidemment faire leur apparition. Il faut par ailleurs s’attendre à ce que les systèmes informatiques qui supportent ces technologies se perfectionnent encore plus.
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