Aujourd’hui, la France compte 1,5 million de personnes de 85 ans et plus. A l’horizon 2050, elles seront environ 4,8 millions, dont 2,2 millions de personnes en perte d’autonomie. Selon le Ministère de la Santé et des Solidarités, l’espérance de vie actuelle est de 78,4 ans pour les hommes et de 84,8 ans pour les femmes. L’INSEE projette toutefois son allongement continu d’ici à 2060 (elle passera respectivement à 86 ans pour les hommes et à 91,1 ans pour les femmes).
Ces quelques chiffres donnent la mesure des enjeux du secteur et du défi que représente le vieillissement de la population, ainsi que les disciplines telles que la gérontologie et la gériatrie. De quoi s’agit-il exactement ? Quelles sont les pathologies les plus fréquentes associées au vieillissement ? Comment vieillir dans de bonnes conditions dans notre société ? On fait le point.
Gérontologie et gériatrie : tout ce qu’il faut savoir
La gériatrie est une spécialisation de la médecine. Elle étudie les phénomènes du vieillissement et les problèmes de santé des personnes âgées. Tout comme le pédiatre se dédie aux enfants et le gynécologue aux femmes, le gériatre s'occupe de la prise en charge des aînés ainsi que des différents traitements. Il peut donc intervenir dans de multiples circonstances : soins aigus, soins de réhabilitation, soins chroniques, soins palliatifs et fin de vie. Ce professionnel de santé exerce assez rarement en libéral mais davantage au sein des hôpitaux, des établissements de soins de suite ou de réadaptation (SSR), ou encore des EHPAD (maisons de retraite), comme médecin coordinateur.
Il est fréquent de confondre la notion de gériatrie et de gérontologie. Bien que les deux disciplines soient associées au vieillissement, elles ont chacune leur champ d’action. La gérontologie est l’étude du vieillissement, sous tous ses aspects (biologiques, sociaux, psychologiques, etc.). Un gérontologue est un professionnel dédié aux questions de la vieillesse. Il se concentre sur la prévention. Son rôle est de proposer des interventions appropriées aux situations des personnes âgées, à domicile comme en établissement, afin d’améliorer leur qualité de vie.
Le « vieillissement réussi » : quézako ?
En passant au crible la notion de gérontologie et de gériatrie, il est normal de s’intéresser au concept de « vieillissement réussi ». Comment fait-on, aujourd’hui, pour bien vieillir ? Autrement dit, pour vieillir dans les meilleures conditions possibles. Selon plusieurs études, menées par la fondation MacArthur aux États-Unis, les personnes âgées parvenant à « vieillir avec succès » auraient plusieurs points en commun :
- Elles ne présenteraient que rarement des maladies, en particulier celles susceptibles d’entraîner une perte d’autonomie.
- Elles maintiendraient un niveau d’aptitudes intellectuelles et physiques élevé.
- Elles seraient satisfaites de leur vie et conserveraient de bons investissements sociaux.
Tout ceci n’est que factuel. Néanmoins, se maintenir en bonne santé et conserver un niveau optimal d’activité physique et intellectuelle feraient partie des conditions sine qua non d’une vieillesse réussie. De même, rester engagé dans la vie et donc, développer des relations avec les autres, y contribuerait.
Bien sûr, la prévention n’empêche pas le vieillissement qui est inéluctable mais vise à le réussir ! Le médecin traitant et les professionnels du « bien-vieillir » (gériatre, gérontologue, ergothérapeute, assistant de vie, garde de nuit, aide-ménagère…) ont un rôle à jouer dans cette dynamique. Sur le même schéma, la notion de vieillissement réussi est directement associée à une forme de volonté. En effet, si certaines exigences pour vieillir sereinement sont indépendantes de notre volonté, certaines en dépendent comme l’engagement dans des activités sociales ou encore des comportements « de bon sens » qui sont positifs pour la sécurité et la santé (téléassistance à domicile, adaptation du logement, bonne hygiène de vie…).
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Les pathologies les plus fréquemment rencontrées après 50 ans
Comme expliqué précédemment, la gériatrie et la gérontologie étudient toutes deux les pathologies associées au vieillissement. Certaines maladies apparaissent en effet plus fréquemment dans la seconde partie de l’existence (après 50 ans). Voici les plus courantes et les moyens de les prévenir.
L’AVC (accident vasculaire cérébral)
Touchant près de 140 000 Français chaque année, l’accident vasculaire cérébral (AVC) est dû à l’interruption du flux sanguin dans une partie du cerveau. Il se manifeste par l’installation d’un déficit neurologique qui persiste plus de 24 heures. On distingue 2 types d’accidents vasculaires cérébraux :
- L’AVC ischémique, ou infarctus cérébral (80% des cas) : en majorité lié à l’obstruction d’un vaisseau.
- L’AVC hémorragique (20 % des cas) : la rupture de la paroi d’une artère cérébrale provoque un épanchement de sang dans le cerveau.
La principale complication de cet accident est la récidive. Puisque prévenir vaut mieux que guérir, il est nécessaire de limiter les facteurs de risques (hypercholestérolémie, hypertension, tabagisme, obésité, stress chronique…).
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La maladie d’Alzheimer
Associée à la vieillesse, la maladie d’Alzheimer est un trouble neurologique du cerveau, désormais considérée comme la principale cause de démence sénile. La pathologie, qui touche environ 800 000 personnes en France, provoque un état de détérioration mentale irréversible et implique une perte de mémoire, mais également d’autres difficultés dans la fonction mentale. Il a été avancé que certaines mesures dans le domaine de l’alimentation comme de la forme physique pourraient participer à la prévention de cette maladie.
L’arthrite
L’arthrite englobe l’ensemble des affections caractérisées par des douleurs articulaires, ligamentaires, des tendons, des os ou d’autres éléments du système musculosquelettique. Les formes les plus courantes d'arthrite sont la polyarthrite rhumatoïde (arthrite inflammatoire) et l’arthrose (arthrite dégénérative).
L’arthrose se caractérise par une usure du cartilage articulaire. Elle constitue l’affection articulaire la plus fréquente après 65 ans. Le phénomène d’inflammation serait lié à l’âge, à l’excès de poids, à l’utilisation répétée d’une articulation spécifique ou encore à la consommation excessive de certains aliments : viande rouge, huiles végétales riches en acides gras omégas 6, fast-food…
Les problèmes de vue et d’ouïe
Les troubles de déficience auditive concernent de leur côté près de 7 millions de Français, dont 80% de seniors. Les pathologies liées à l’âge sont généralement le presbyacousie (diminution de l'acuité auditive), l’hyperacousie (sensibilité exacerbée au bruit), ainsi que les acouphènes (bruits parasites dans l’oreille).
En outre, des troubles de la vue peuvent apparaître avec l’âge : la cataracte, la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge), le glaucome ou encore la presbytie. Non traités, ces problèmes ont des conséquences plus ou moins lourdes au quotidien. Il est primordial de consulter dès l’apparition des premiers symptômes. En fonction de la pathologie, les médecins peuvent vous orienter vers différents traitements et/ou innovations techniques afin d’améliorer sensiblement votre qualité de vie.
Le cancer
Le cancer se produit lorsque l’organisme est envahi de toxines qu’il n’est plus en capacité d’éliminer, à tel point que les dommages cellulaires s’accumulent. Les cellules cancéreuses forment alors une tumeur qui s’étend progressivement dans son tissu d’origine et au voisinage. Elles peuvent aussi passer dans les voies lymphatiques ou sanguines, donnant naissance à de petits foyers tumoraux à distance, les métastases. Les causes du cancer, comme pour la majorité des maladies, sont multifactorielles. Toutefois, la composition du régime alimentaire jouerait un rôle déterminant dans le risque d’être touché par cette maladie.
Le diabète
Le diabète de type 2 survient lorsque l’organisme est incapable d’employer convenablement l’insuline pour réguler la glycémie. L’OMS et l’IDF (Fédération Internationale du Diabète) qualifient les principaux facteurs de risque du diabète de « comportementaux » : mode de vie sédentaire, alimentation hypercalorique, riche en sucre, en sel et en graisses saturées mais pauvre en fruits et légumes, obésité, tabagisme, consommation excessive d’alcool… Il est donc essentiel pour les seniors de prendre en compte tous ces facteurs dans la conduite de leur vie.
L’hypertension
On parle d'hypertension artérielle quand la pression du sang dans les artères est trop élevée. Il s’agit de l’affection cardiovasculaire la plus fréquente puisqu’elle touche environ 20% de la population. Son incidence augmente par ailleurs avec l'âge. A noter que même si elle touche 90% des personnes âgées de 85 ans, l’hypertension n’est pas une fatalité. Il existe des moyens de l’éviter : lutter contre le stress, arrêter le tabac, faire du sport et… adopter une alimentation qui convienne à vos artères !
Les problèmes bucco-dentaires
Enfin, il ne faut pas laisser les problèmes bucco-dentaires s’installer : bruxisme, gingivite, sécheresse buccale, parodontite… Une mauvaise hygiène bucco-dentaire peut avoir des conséquences désastreuses sur la santé, mais aussi entraîner un isolement social du senior. Pour éviter ceci, consultez un dentiste régulièrement pour prévenir ces maux, prêtez attention à votre alimentation et continuez à vous brosser les dents au moins 2 fois par jour.
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